Baby Blues et chute hormonale
Saut d'humeur, mélancolie, perte d'appétit ... Après l'accouchement, de nombreuses femmes sont les victimes de ce phénomène. On l'appelle “baby blues”... Mais pourquoi cette déprime passagère s'installe-t-elle après l'accouchement ?
Pendant la grossesse, une future maman vit en symbiose avec son bébé.
Après l’accouchement, la grande majorité des jeunes mères traversent une brève période de “passage à vide”. Fatiguées, elles se sentent fragiles et vulnérables. Elles pleurent facilement, ont des sauts d’humeur, manifestent une hypersensibilité aux critiques ,et souffrent de troubles du sommeil.
D’après les spécialistes, ce phénomène fréquent s’explique par une multiplicité de facteurs, certains de type physiologique, d’autres d’ordre psychique.
Sur le plan physique, la chute des hormones joue un rôle important. Après l’accouchement et l’expulsion du placenta, la chute brutale dans le sang, en quelques heures, du taux d’hormones œstroprogestatives serait responsable d’un effondrement du tonus, à l’origine d’une réaction de découragement. La jeune mère est prise de doutes, s’interroge. En fait, elle est surtout épuisée. La fatigue, en effet, incontournable après l’énorme effort physique que représente un accouchement, atteint son maximum dans les trois à dix jours qui suivent. Entretenue par l’accumulation de mauvaises nuits interrompues par les nombreux réveils du nouveau-né.
La jeune maman subit le contrecoup des angoisses de sa grossesse. Pendant 9 mois, elle a refoulé des peurs multiples concernant son bébé, le déroulement de l’accouchement et son statut de mère à venir. Une fois que son enfant est né, toutes ces peurs qui n’ont plus de raison d’être, refont surface avant de disparaître.
C’est aussi la fin du statut de femme enceinte. Tout au long de sa grossesse, dorlotée par son entourage, surveillée médicalement, la future mère se sentait importante. Le moment de l’accouchement a encore renforcé ce sentiment. Mais, depuis la naissance, c’est son enfant qui est devenu le centre de tout. Elle a brusquement l’impression qu’on la délaisse.
Face à son nouveau-né, elle se sent démunie. A la naissance d’un premier bébé, la vulnérabilité apparente du nouveau-né et sa dépendance absolue fragilisent la maman. Elle se prend à douter de sa capacité à comprendre et à satisfaire les besoins de son enfant. Elle vit d’autant plus difficilement ce manque de confiance en elle, d’autant qu’elle se sait investie d’une responsabilité nouvelle.
En outre, il lui faut s’adapter au rythme de son bébé. Ce petit être, qui pleure souvent et ne la laisse pas beaucoup dormir, est encore pour elle un inconnu. Il s’agit maintenant de faire connaissance et de découvrir peu à peu comment il “fonctionne“.
Ne laissez pas ce mal être persister, parlez-en !